Entomophagie ? Entomophagie toi-même !

Et oui, c’est moi Florian qui ai l’honneur d’inaugurer l’année 2016 du blog Jimini’s. Commençons par un simple Paix, Amour, Santé et Criquets à vous tous ! Le sujet de cet article sera à propos du mot « entomophagie ». Ce mot est tout « neuf » et déjà remis en question… Alors qu’il a fait son apparition dans les dictionnaires français en 2015, c’est encore un terme inhabituel pour beaucoup. Malgré sa fraîcheur, les plus grands chercheurs mondiaux du domaine se questionnent déjà sur sa pertinence…

« L’entomophagie » tout savoir pour frimer lors de l’apéro

On va commencer par le décortiquer. Le terme a pour racine étymologique « entomon » et « phagein » qui proviennent du grec ancien et qui signifient respectivement « entaillé » (en rapport avec le corps segmenté des insectes) et « manger ». Cela signifie donc le fait de manger des insectes. Sérieusement, en étant sur le blog de Jimini’s, à quoi d’autre vous attendiez-vous ?

Malgré sa toute récente apparition officielle dans les dictionnaires, sa première utilisation dans la langue française remonterait à 1810, soit plus d’un demi-siècle avant une apparition dans la langue anglaise et un siècle dans la langue espagnole.

Mais pourquoi s’embêter avec le terme entomophagie, il y’a déjà le mot insectivore qui existe ! La différence est subtile mais elle est de taille; être insectivore c’est se nourrir principalement ou même exclusivement d’insectes alors que l’entomophagie signifie juste que l’on mange des insectes comestibles.

En fait, c’est très clair et limpide ! Mais alors pourquoi les scientifiques n’ont pas l’air satisfaits de cette situation ?

Entomophagie, un terme déjà à remplacer ?

Tout d’abord, ce terme n’existe que dans les cultures où la pratique de manger des insectes est encore inhabituelle. Entre nous, entre les insectes comestibles pour l’apéritif, les insectes à cuisiner et les prochaines barres à la farine de grillons, ce n’est déjà plus inhabituel du tout !

De plus, les termes se terminant en « -phagie » sont généralement réservés à des pratiques alimentaires spéciales des humains ou des animaux. C’est vrai que la dégustation de jolis insectes comestibles Jimini’s à croquer à l’apéritif n’a pas sa place à côté de la « hyalophagie » ou de la « trichophagie ». Je vous laisse chercher par vous même si vous n’arrivez pas à deviner !

Ensuite, « manger des insectes » est un terme bien vague car il existe plus d’un million d’espèces d’insectes répertoriées dont 2037 classées à l’heure actuelle comme insectes comestibles. Un nombre qui est d’ailleurs en constante augmentation d’années en années avec les nouvelles découvertes. Il faut ajouter à ceci que même au sein des peuples « entomophages », tous les insectes comestibles ne sont pas consommés. Comme pour chaque type d’aliment, seule une partie est socialement acceptée comme comestible. Par exemple, une étude parue en 2014 a montré que pour les Thaïlandais, une punaise d’eau géante est plus appétissante qu’un Molitor. A mon avis, on ne leur a simplement pas présenté des Molitors à l’Ail et Fines Herbes, au Sumin ou au Soja Impérial !

Alors on fait quoi ?

La crainte principale est que le mot entomophagie stigmatise le fait de manger des insectes. Au final, c’est peut-être un terme un peu « barre-barre », mais comme manger des grillons, criquets et molitors, c’est délicieux, audacieux, nutritif et respectueux de l’environnement, on peut en être fiers !

Si on veut trouver un autre mot, pourquoi ne pas essayer de dire « entomophagie » tout en croquant un criquet croustillant ? Même si la pratique devient « habituelle », elle restera toujours spéciale !

Florian du blog EntoMoveProject